Irène Félix

Nous étions hier soir en Conseil Municipal, avec un ordre du jour bien léger. A noter tout de même plus de 3 millions d'euros prévus pour aménager les liaisons entre le futur (?) projet Avaricum et les espaces alentours. Une coquette somme pour un projet pas encore en route ...

L'essentiel était le Palais des sports. La situation financière de l'Etat et en cascade de la ville et des collectivités locales a été mises en avant par Lepeltier pour justifier le retrait du projet.

Je serais le futur candidat de l'UMP, Président sortant, je n'apprécierais guère que mes petits amis affichent aussi explicitement les effets détestables des politiques suivies depuis plusieurs années sur les finances du pays. Et ce n'est pas, on le sait bien, le seul effet de la crise mais bien d'abord l'effet des choix faits par la droite et Sarkozy ces dernières années qui compriment tous les budgets. Bref, Lepeltier n'a pas fait preuve de beaucoup de solidarité à l'égard de Sarkozy ...

Mais même en période de bonne fortune, il n'est pas souhaitable de dépenser de l'argent à mauvais escient. Le projet de 33 millions d'euros à la sortie de l'autoroute n'était pas bon : sur le plan financier ; sur le plan de l'urbanisme ; sur le plan de l'adhésion possible de la ville et de l'ambiance. Qu'il soit retiré est tout de même une bonne nouvelle. En une soirée, Bourges et les Berruyers ont tout de même gagné au moins 17 millions d'euros !

La droite revient en effet avec 4 autres projets, de 9 à 16 millions d'euros, tous autour de l'idée de l'aggrandissement du palais des sports actuels. Le Maire semblait espérer que nous lui donnerions hier soir un blanc-seing : il n'en est à mon sens pas question tant que nous n'aurons pas été entendu sur la méthode et le projet et n'aurons eu de réponse à quelques questions.

Sur la méthode et le projet : on ne met pas 16 millions d'euros sur un projet de ce type sans en avoir fait un projet partagé par le mouvement sportif et par la population. Le futur palais des sports ne doit pas avoir un usage quasi exclusif mais doit permettre d'autres évènements. Lesquesl ? C'est à construire collectivement. Par ailleurs, si on veut remplir la salle de 5000 places plus qu'une fois tous les dix ans, il faut une réelle adhésion populaire : cela s'obtient en associant la population dès le départ. Les réticences exprimées tant à la ville qu'au club, les commentaires sur les sites et dans la presse montrent bien que cette adhésion n'est pas évidente, je dirais même n'est plus aussi évidente qu'elle l'était il y a quelques années. Or c'est cette adhésion populaire, la fête partagée, qui rend légitime l'apport d'argent public.

Sur le plan financier : nous demandons d'avoir connaissance des prévisions de coût de fonctionnement pour la ville et de ses répercussions pour le club. Etrangement ce dossier, pour ce qui m'a été dit "n'a pas encore été abordé". On croit rêver !

Enfin, il faudra tout de même vérifier la compatibilité avec le plan de préventionde s risques d'inondation ... avant de dépenser à nouveau de fortes sommes sur un projet qui ne serait pas conforme !

Sur le recernsement, on a beau se contortionner dans tous les sens, Bourges perd des habitants. Comme beaucoup de villes centres. Il faut clairement réinventer la ville en lui donnant l'attraction que n'aura jamais la campagne : une vie active et des services.