Irène Félix

Nous lancions cet après-midi la révision du schéma départemental des personnes âgées dans le Cher. Il s'agit d'un document d'orientation qui dit ce que nous voulons pour les personnes âgées pour les années 2013-2018 et qui définit le programme d'actions dans lequel le Conseil Général et ses partenaires s'engagent pour y arriver. Il se construit avec nos partenaires, Agence Régionale de Santé (Etat), Conseil régional, commmunes, associations, services d'aide à domicile, établissements pour personnes âgées, médecins, ...

Avant de penser le futur schéma, il importe de regarder comment le précédent a été appliqué. Ce qui a avancé. A la fois beaucoup, et beaucoup reste à faire.

Si l'on remonte quelques années en arrière, les choses étaient bien différentes pour les aînés. Avant 2002 et la loi sur l'Allocation Personnalisée d'Autonomie, grande loi de progrès sociale votée sous le gouvernement de Lionel Jospin, vieillir chez soi était un luxe. Seules les personnes les plus fortunées pouvaient véritablement financer les aides dont elles avaient besoin. Aujourd'hui, près de 4000 personnes âgées du Cher de tous les cantons et de toutes conditions bénéficient de l'Allocation Personnalisée d'Autonomie à domicile. On peut choisir, jusqu'à un certain point, de rester chez soi.

Il y a encore 6 ou dix ans, rentrer en maison de retraite était bien difficile. Les listes d'attente étaient longues. Les personnes les plus dépendantes étaient en général refusées, les établissements étant insuffisamment équipés pour les recevoir. Aujourd'hui, on rentre en EHPAD (Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) sans grande attente, les établissements ont été rénovés ou vont l'être, grâce à un gros effort financier du Conseil Général, aidé par la région et l'Etat, ils ont largement renforcé leur personnel (+ 600 emplois dans le Cher), spécialisé des secteurs pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, ...

Enfin, quand nous avons travailllé en 2004 et 2005 sur le premier schéma, nous avons voulu parler aussi de prévention, de place des aînés dans la société, d'aide aux familles, de services publics. Cette approche de prévention qui s'appuie sur les relations humaines vient rappeler qu'une personne âgée n'est pas seulement (et surtout pas toujours !) une personne dépendante mais bien une personne que la société doit prendre en compte.

Tout cela a nécessité un fort effort financier. La droite, avant 2004, n'avait pas consenti cet effort et le Cher était parmi les départements qui aidaient le moins ses aînés. Nous avons seulement (mais c'est déjà beaucoup) atteint la petite moyenne. C'est déjà beaucoup car le budget est passé de 35 à 50 millions d'euros par an. Dans cette somme, 32 millions d'euros correspondent à l'APA : seuls 11 millions sont compensés par l'Etat.

Et pour de demain ? Nous lançons la réflexion mais je vois d'ores et déjà trois grands enjeux :

- le nombre de 65-75 ans va beaucoup augmenter. c'est plutôt une chance. Il faudra la saisir ;

- les métiers auprès des aînés sont difficiles et ingrats. La pénibilité est bien réelle et les carrières difficiles à conduire jusqu'au bout. Gestion des carrières, formation, professionnalisation, reconnaissance, aides techniques pour soulager les professionnels, : un gros enjeu ;

- enjeu auquel s'ajoute le suivant : le maintien des services en milieu rural. Sans médecins, sans aides à domicile, sans gestionnaires d'établissement, ce sera difficile. Derrière cet enjeu, celui de l'installation des médecins mais aussi de l'équipement numérique du territoire pour intégrer les nouvelles technologies dans les prises en charge.

Bien sûr, tout cela dépendra du débat présidentiel en cours. Soit le financement de la dépendance est résolu et des projets respectant els besoins des aînés sont possibles. Soit rien ne pourra avancer. Alors bien sûr, dans ce domaine aussi, il faut un changement.

Vous trouverez ci-joint le diaporama de présentation de la réunion d'aujourd'hui. reunion de lancement schema 29mars2012.pdf