Irène Félix

Le Conseil Communautaire adoptait ce soir le nouveau projet d'agglomération pour Bourges Plus.

Le document présenté n'évite pas les risques de l'exercice : une bonne analyse, quelques pistes peu discutables mais souvent insuffisantes, pas d'engagement précis.

En matière d'emploi, il est rappelé ce qui fait l'emploi et la dynamique de l'emploi à Bourges : dans le domaine de l'industrie, la défense et les applications qui en découlent ; à 43 % de l'emploi salarié, les administrations publiques ; le secteur des services, avec les services aux personnes, en croissance ces dernières années et qui disposent encore d'un potentiel de développement, et avec les services aux entreprises, qu'il ne faudrait pas laisser partir à force de négligence ; et puis pour 11 % de l'emploi, l'économie sociale et solidaire.

Fort bon constat, mais rien n'est proposé pour préserver et développer ces emplois-là, ceux qui font le travail des Berruyers aujourd'hui. Pour beaucoup, ils sont liés au rôle de Préfecture de Bourges, aux missions de service public ou au rôle de pôle commercial que l'agglomération assume vis-à-vis de l'ensemble de la population du Cher. Ils sont intimement liés au dynamisme du Cher. Mais le lien est peu fait.

En matière de population, le constat répété, c'est la baisse de la population de Bourges Plus : la droite elle-même est obligée d'en convenir : l'agglomération n'est pas attractive en termes d'habitat. L'écroulement sur Bourges n'est pas compensé ailleurs. Des perspectives sont données pour réaugmenter la population : sur quelles bases ? comment ? Rien de bien tangible n'est dit sur la façon de faire. C'est "une volonté" nous dit le Président de l'agglo : on la partage volontiers mais cela ne suffit manifestement pas !

Enfin, sur la question de l'attractivité du territoire ou, de façon moins aggressive, de sa qualité de vie, les engagments manquent aussi. On comprend bien que, si elle le pouvait, l'agglo aimerait bien avoir un Palais des congrès en bon état ; que l'avenir de la Maison de la Culture n'est pas sans importance ; que peut-être on pourrait mettre en commun quelques grands équipements. Mais la frilosité est toujours là : ne parler de rien, c'est tout de même le plus sûr moyen de ne pas avancer ...

Au total, un projet sans grande force alors qu'il aurait été temps, 10 ans après, d'avancer.