Irène Félix

Samedi, beau soleil : rendez-vous entre les bouchures sur la commune de Loye-sur-Arnon, au sud de Saint-Amand. Des jeunes agriculteurs, accompagnés par la Chambre d'Agriculture, l'Union départementale des Coopératives d'utilisation de matériel agricoles (CUMA), le Conseil Général et quelques autres, organisaient une démonstration de taille et débitage de haies vives pour faire de la plaquette à destination de chaudières bois. Avec 100 m de haies hautes, exploitées à raison de 10 m par an (pour que ça repousse), on chauffe une maison. Il y a plusieurs fois 100 m de haies dans le Boischaut !

Le montage serait le suivant : une CUMA pour que les agriculteurs disposent en commun du matériel nécessaire pour tailler et produire de la plaquette. Puis une SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) rassemblant producteurs (agriculteurs), consommateurs (particuliers ou collectivités) et collectivités locales pour acheter, stocker et revendre les plaquettes. L'intérêt de la SCIC, c'est la capacité de stockage, mais c'est surtout la recherche du juste échange entre producteurs et consommateurs. Pour disposer d'aires de stockage, le coup de pouce de communautés de communes (celle des grès roses) est bienvenue. De même que des projets communaux de réseaux de chaleurs (aide du Conseil Général) pour assurer un débouché. Et enfin, une aide (fiscale + région) à l'acquisition de chaudières bois par les particuliers.

Tout cela pour se chauffer beaucoup moins cher, avec de l'énergie "made in Berry", en rémunérant le travail des agriculteurs et en leur assurant un complément de revenu, tout en redonnant une fonction économique au bocage. L'exemple même du projet durable et innovant, dont le monde rural, si l'on veut bien l'écouter, a le secret.