04 décembre 2009
Une journée ordinaire
9 h : Commissions Administratives Paritaires à Bellevue. Notations assez largements inutiles, mais surveillées de près par les agents. 11 h : je me rends à l'espace Colibri qui regroupe les associations Mosaïc (accueil des réfugiés) et ADA (Association de Distribution Alimentaire). Ici, les militants font leur part dans la lutte contre la misère de ce monde ; toute leur part. Si tout le monde en faisait autant... Apparté avec une des âmes du lieu : elle sait que ce sera plus difficile que jamais de boucler les financements 2010. S'il y avait des postes disponibles au Conseil Général pour garantir un emploi à tel collègue ? Elle pense toujours aux autres. Je croise l'ancien Président du Secours Catholique, un homme pour qui j'ai infiniment de respect, engagé à nouveau dans une nouvelle mission. J'échange avec la directrice d'une administration, à qui je confie ma lassitude de gérer la pénurie. Elle sait : c'est pareil chez elle. Avant de partir, j'échange avec un usager de l'aide alimentaire, que je connais par ailleurs : satisfait des évolutions en cours pour l'aide alimentaire, de la proposition d'adhérer à l'association qui lui a été faite. Il y a décidément des gens bien, ici. Mais de moins en moins de nourriture équilibrée à distribuer. 13 h : je mange avec la Directrice Générale Adjointe du Conseil Général. Elle travaille sur de nouvelles hypothèses de restrictions de budgets, dans un secteur pour lequel les choses devaient pourtant être réglées. Profonde envie de baisser les bras. 14 h 30 : je reçois un agent du Conseil Général, amère de ne pas avoir eu d'évolution de carrière dans cette collectivité qu'elle a servi plus de 20 ans, après des années d'exercice dans d'autres collectivités. Elle me montre sa simulation de retraite pour l'an prochain : 800 euros. Je serre les dents. Hier, à la réunion de présentation au personnel des évolutions législatives en cours concernant les collectivités locales, deux messages étaient passés : "n'augmentez pas à nouveau les impôts" et "maintenez nos primes". Autrement dit, "côté pouvoir d'achat, on peine". 16 h : Je retrouve Pascal Méreau et Philippe Fournié pour une bref échange. Pascal part en réunion cantonale : ramer encore pour expliquer la situation financière du département, assumer l'absence d'engagement vis-à-vis des communes. Je prends connaissance de l'article du Berry qui retrace la réunion d'Aubigny à laquelle j'étais la semaine dernière. L'article est bien. Bref baume au coeur. 16 h 30 : conférence de presse avec Alain Rafesthain et JM Guérineau pour présenter la session de lundi. Au programme, le fonds solidarité logement et énergie toujours plus sollicité et le RSA qui se met péniblement en place. Le gouvernement est parti à la va-vite, rien n'est calé, le Conseil Général est prié de payer des sommes qui accusent des hausses considérables d'un mois sur l'autre. Impossible ou presque de contrôler ce que la CAF nous facture. Pourtant, le service se met en place pour accueillir et accompagner au mieux les allocataires, anciens et nouveaux. Cela se fait à force de miracles en raison de trop nombreux postes vacants dans la direction concernée. A tous les niveaux, chacun s'épuise. Le service public est magnifique, il ne faudrait pas le faire exploser. 18 h 30 : Sainte-Barbe aux Gibjoncs. Long échange avec un responsable de forces de sécurité. La connaissance aigue des réalités sociales, des drames de la misère et de la solitude, par ces professionnels m'a toujours frappée. Un échange avec les jeunes sapeurs pompiers de Bourges, des jeunes de 13 à 16 ans me redonne le sourire : ces jeunes sont courageux, et donnent du sens à leurs vies. Dans cette société qui a de plus en plus peur de l'autre, on va bigrement avoir besoin d'eux. 20 h : je rentre, fatiguée. Journaux et dossiers s'entassent. Ce soir, je me couche tôt.
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