17 décembre 2010
Budget de la ville de Bourges
Je n'ai pas pu assister ce soir au Conseil Municipal de Bourges. J'ai donc passé la main à Jean-Pierre Saulnier pour contrer le Maire sur le budget 2011.
Quelques mots néanmoins. Cette année encore - et on nous l'annonce pour encore plusieurs années - l'Etat gèle ses dotations. Le budget est donc extrêmement contraint, avec, comme nous le redoutions et le dénoncions depuis plusieurs années, une érosion du service public. C'est le secteur de l'enfance qui est le plus touché, avec le désengagement de l'Etat du Contrat Educatif Local, désengagement aggravé par un retrait de la ville pour les classes regroupées : elle fera 200 000 € d’économies nettes sur le dos des enfants et des familles. De même, les services de transports pour les écoles sont à nouveau diminués de 35 000 €. Quant à la formation pour adultes, le service proposé baisse.
Dans le même temps, les budgets d’eau et d’énergie explosent : +60 % en deux ans ! Où est l’exemplarité de la ville en matière de maîtrise de la consommation et d’isolement des bâtiments communaux ?
Un constat inquiétant : l’effondrement des recettes des « foires et marché ». La baisse très forte de population à Bourges nord affecte le marché du mercredi, dont l’extraordinaire vitalité se perd. De même, à force de laisser la Halle au blé à l’abandon, les commerçants désertent. C’est toute une vie urbaine et sociale qui se meurt. C'est une des raisons pour lesquelles nous appelons de nos voeux une accélération des travaux sur la Halle au blé.
Constat confirmé aussi cette année: l’idéologie libérale n'est pas bonne conseillère en matière de gestion. L’externalisation (la privatisation) de larges pans d’activité coûte très cher aux Berruyers. Les contrats de prestation de services avec les entreprises augmentent bien plus vite que les budgets communaux. C’est particulièrement le cas des budgets de nettoyage (+4,6 % en un an), un rythme bien plus élevé que celui de l’évolution des salaires des travailleurs pauvres de ces entreprises … De leur côté, les services délégués à des fermiers ou concessionnaires (c'est-à-dire géré par des sociétés privées comme la patinoire, le palais des congrès ou le crématorium) coûtent de plus en plus cher : près de 500 000 euros de plus en trois ans.
Enfin, le budget est chaque année un peu plus grevé par les charges financières. De 4,5 millions € par an en 2006, elles sont passées à 6,3 millions € en 2010 et 6,6 millions € en 2011.
Une bonne nouvelle toutefois dans le domaine des investissements : je me réjouis que la rénovation du Centre nautique soit enfin mise à l’ordre du jour. C'est un dossier qu'avec les autres memebres de la gauche unie, nous poussons depuis plusieurs années.
Il est intéressant de constater d'où va venir l'oxygène en matière de ressources. Comme au niveau national, il va venir de l'allourdissement des taxes (taxe de séjour, allourdissement annoncé du versement transport, taxe sur les enseignes publicitaires, ....) et des tarifs (+ 5 % sur les droits de voirie par exemple, + 10 % sur du parking de longue durée ... ce qui est un comble !), principalement, il faut le dire, sur l'activité économique. Non pas que je considère comme anormal de mettre à contribution des entreprises que la réforme de la taxe professionnelle a, pour beaucoup d'entre elles, largement avantagées. Mais je crois important de dire que, même vis-à-vis des entreprises, la droite a finalement menti.
Et qu'en matière de finances des collectivités locales, la pression est décidément très forte si l'on veut un tant soit peut maintenir le service public local et la vie économique et sociale.
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