15 novembre 2008
Suites de Reims
L'intervention de Ségolène Royal tout à l'heure était douloureuse. Manifestement terrorisée par la salle, provocante mais incapable de réagir au chahut qui lui répondait, elle a néanmoins rappelé ce qui ne remporte pas l'adhésion de la grand majorité des militants. Une confusion sur les alliances, confondant alliance avec le MOdem et Front Populaire (Emmanuelli l'a, heureusement, reprise sur le sujet un peu plus tard), cette extraordinaire façon de renvoyer à des référendums militants les sujets sur lesquels elle ne peut avoir de majorité politique, un discours faible sur le fond, malgré un début de concession sur le fait qu'il faut s'occuper des salaires, et cet incroyable style de prêche du dimanche soir.
Martine Aubry s'est imposée ensuite, forte sur le fond, taclant une à une les décisions de Sarkozy et de la droite et, en contrepoint, soulignant ce qui a pu être les faiblesses, voire les renoncements du PS dans les dernières périodes. Elle a su faire respecter ses choix, faire passer un véritable enthousiasme pour retrouver la fierté de militer dans un parti ancré à gauche, réaffirmant les valeurs du socialisme. Au nom de la motion D elle a dit notre détermination à trouver un accord avec les motions A et C pour refonder le PS, sans préalable. A l'applaudimètre, elle a gagné le congrès. Mais ce n'est que l'applaudimètre d'une salle de congrès ...
Les camarades de la motion C maintiennent toujours la candidature de Benoit Hamon. J'espère que cette position, qui personnellement ne me gènerait pas mais qui me paraît peu compatble avec la motion A, ne conduira pas à faire échouer le rassemblement. Ce serait tout de même extraordinaire que la refondation du parti à gauche échoue ... sur son aile gauche !!!
Harlem Désir m'a temporairement rassurée, appelant clairement au rassemblement des 70 % de socialistes qui pensent la même chose sur l'essentiel. Pour moi, n'importe quelle solution, dans ce cadre, sera la bonne.
Suivent les réunions de motion. La nôtre vient de se dérouler. Martine Aubry est pressée par beaucoup de camarades de déclarer sa candidature. Elle refuse pour obtenir, coûte que coûte, un accord. Erreur stratégique ? Je n'en sais rien. Sur le fond, en tous cas, je l'approuve. Ils vont y passer une partie de la nuit. C'est tout de même l'avenir du PS, et peut-être même l'existence du PS qui est en jeu.
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