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09 novembre 2009

Le mur est tombé

Cela fait 20 ans que le mur de Berlin, ce mur entre l'est et l'ouest est tombé.

Bizarrement, je n'ai pas de souvenir précis du jour de l'évènement. Mes souvenirs sont autour.

Quelques semaines avant, pendant des vacances d'été en famille : Gorbatchev annonce sa péréstroïka. On a sorti la radio, qu'on écoutait fort peu. Incrédulité. Espoir. Inquiétude de mes parents, craignant la déstabilisation de tout le continent.

Quelques mois plus tard, je vais rendre visite à une de mes soeurs qui habitait Heidelberg, dans l'ouest de l'Allemagne. Nous partons vers l'est, et passons l'ex-frontière dans le sud de l'Allemagne. Une guérite abandonnée et déjà en voie de dégradation ; des rangs de barbelés intacts mais inutiles sur ce qui était la frontière. Nous sommes en rase campagne. A l'ouest, des petites parcelles en herbage, à l'est, des champs cultivés, ouverts à l'infini. Nous verrons plus loin quelques immenses étables. Difficile de trouver à dîner. Nous dormons dans une chambre d'hôte improvisée, sous un poster qui est l'exacte reprise des scènes de la sainte famille, sauf que l'image se veut totalement laïque. Nous sommes profondément heureuses d'être là, de ce côté, avec tant de nouveaux "voisins" à qui tendre la main sans arrière pensée, l'intime conviction que la liberté que les allemands de l'est avaient conquise était, pour nous aussi, un peu plus de liberté.

J'avais adhéré au PS en 1985 en arrivant sur Bourges et avais été élue sur la liste d'union de la gauche en 1989. Au niveau national, l'union de la gauche branlait dans le manche malgré des avancées sociales aussi significatives que le RMI. A Bourges, la municipalité travaillait unie mais dans un rapport à gauche qui n'était pas ce qu'il est devenu. On se retrouvait après les réunions de section du PS en se disant qu'à Tours, en 1920, nos anciens avaient bien eu raison de "garder la vieille maison".

20 ans après, l'Europe peine mais elle est unie. Le capitalisme a triomphé et écrasé les pauvres mais les Américains ont élu Obama et des peuples, au Brésil, en Afrique du sud (ô, Mandela !) en Inde, en Chine, ... font entendre leur voix. La social-démocratie est en crise, mais ses réponses sont de plus en plus sollicitées et attendues, et c'est pour cela que l'union se refera à gauche. Les dépenses d'armement ont trouvé de nouvelles justifications mais des hommes d'Etat osent parler de renoncer aux armes nucléaires. Les dictateurs fleurissent mais il existe de plus en plus une citoyenneté mondiale, relayée par internet. La planète chauffe mais ...

Ne jamais renoncer ni à la justice, ni à la liberté.