09 septembre 2009
Réforme de l'organisation territoriale
Je résume :
- cette réforme est un hold up électoral pour les régions et les départements : c'est tellement vrai que le Conseil Constitutionnel pourrait mettre son veto !
- cette réforme est d'inspiration profondément libérale avec pour principal objectif de réduire l'action publique qui fait la force de notre pays dnas la crise.
Hold up électoral : avec un scrutin proportionnel en milieu urbain (où la gauche est réputée majoritaire) et un scrutin uninominal en milieu rural, sur des "grands cantons" (où la droite est réputée majoritaire), la droite "partage" avec la gauche en urbain et rafle la mise en rural. Pour que le raz de marée soit plus net, il est même envisagé un scrutin à un tour qui profite massivement à l'UMP. La gauche est condamnée à s'unir mais ça ne suffira même pas ... Quant aux "petits partis" ... ils sont morts !
Ce n'est pas le seul recul démocratique : l'affaiblissement des communes, diluées dans des métropoles, diluées dans des communes nouvelles, diluées dans des intercommunalités imposées, en est un autre.
Profondément libérale parce que tout est fait pour étrangler financièrement tous les niveaux de collectivités. Les Conseils Généraux, à cet exercice, ont bien malgré eux "pris de l'avance". Mais demain, les régions seront corsetées avec des budgets totalement fixés par l'Etat. Quant aux communes et intercommunalités, elles se trouveront à faire payer aux ménages ce que les entreprises ne paieront plus (suppression de la taxe profesionnelle oblige) et seront, dans le même temps, de moins en moins aidées par les départements et régions eux-mêmes asphyxiés. Rien n'est prévu pour le rattrapage des transferts non compensés. Rien non plus pour rééquilibrer les moyens entre collectivités riches et collectivités pauvres, ce qu'on appelle la péréquation, c'est à dire la solidarité. Ce sera donc moins pour tout le monde.
La conséquence est simple : moins de services péri-scolaires ; moins d'aide aux aînés ; moins de soutien à la vie associative ; moins de service de prévention pour les plus jeunes ; moins d'entretien des routes et des équipements, qu'il faudra peut-être fermer ; moins de formation professionnelle pour les demandeurs d'emploi ; moins, moins et moins.
Il est important de montrer à nos concitoyens que cette question n'est pas une affaire de cuisine entre élus. Cela les concerne très concrètement pour leur vie de tous les jours au cours de laquelle ils utilisent, sans même y penser, les services mis en place par les collectivités locales. C'est leurs services, leur patrimoine, que la droite veut supprimer.
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