07 février 2012
Projet régional de santé : l'avis du Conseil Général
Nous devions lundi nous prononcer sur le projet régional de santé qui nous était soumis par l'Agence Régionale de Santé.
Ce projet fait suite à un diagnostic apporfondi et de qualité qui avait notamment mis en évidence les disparités de santé entre les territoires de la région. Dans le sud, Indre et Cher, les taux de mortalité prématurée sont plus élevés qu'ailleurs et la présence médicale souvent insuffisante. Une situation suffisamment grave pour avoir assez honnêtement, me semble-t-il, été prise en compte dans l'écriture du projet régional.
De ce fait, on trouve dans le document quelques bonnes propositions ou intentions : mettre la priorité dans les secteurs les moins bien pourvus ; soutenir les actions de prévention ; mieux coordonner les intervenants et obtenir un coopération entre acteurs sanitaires et sociaux ; maintenir les équipement existants ...
Sauf que ... Sauf qu'on se demande qui fera vivre tout cela dans 5 à 10 ans puisqu'aucune politique forte n'oblige les médecins à exercer en milieu rural ; sauf que quand l'ARS ferme des pans entiers de l'Hôpital du Blanc, dans l'Indre, on se demande ce qu'il faut croire de l'engagement de maintenir les équipements ; sauf qu'aucune indication n'est donnée sur les budgets que l'Etat pourrait consacrer à la mise en oeuvre de ce projet ; sauf qu'il n'est jamais fait la part entre les structures hospitalières privées et publics quand il s'agit de développer de nouveaux services alors que cette différence n'est pas neutre, et que la présence de l'hôpital public nous semble indispensable pour maintenir des services à terme dans les petites villes ; sauf enfin qu'au moment où la loi veut développer la prévention par la mise en oeuvre de projets locaux de santé, l'ARS veut, technocratiquement, ne contractualiser qu'avec des opérateurs régionaux et jamais locaux, tournant ainsi le dos à la proximité et à la mobilisation des acteurs de la prévention.
S'ajoutent à ces inquiétudes de fond, un certain nombre d'incertitudes qui se transforment aussi en inquiétudes pour les finances départementales : glissement de charges de l'hôpital vers les services départementaux pour la prise en charge périnatale en cas d'hospitalisation à domicile ; ou pour les soins palliatifs dans les EHPAD ; ou pour la prise en charge des enfants souffrant de troubles comportementaux les week end ...
Au total, nous avons émis un avis réservé sur le schéma, en attente notamment de précisions sur les engagements financiers de l'Etat.
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