Irène Félix

Le débat organisé par la section de Bourges était très intéressant. Marisol Touraine, députée d'Indre et Loire et secrétaire nationale du PS à la santé, parfaitement au point sur le sujet, a permis un échange approfondi avec les professionnels de santé présents dans la salle mais aussi les usagers.

Rien de significatif dans la loi pour la démographie médicale, fort peu de choses pour lutter efficacement contre les refus de soins, un hôpital public mis en concurrence avec le privé sans prise en compte de la spécificité de ses contraintes, et notamment celle d'accueillir les précaires et les personnes âgées et d'assurer enseignement et recherche (dans les CHU), une approche fortement comptable d'un hôpital "qui doit avoir un patron" : la loi ne répond pas aux enjeux les plus forts de la santé aujoutd'hui.

La création de communautés hopitalières peut être une bonne chose ... ou sonner le glas des hôpitaux de proximité. Tout dépendra de la façon dont les choses seront traitées : soit cela peut sauver des hôpitaux de proximité - Marisol Touraine témoignait de la situation de l'hôpital de Loches, sauvé il y a une dizaine d'années grâce à une convention avec le CHU de Tours - ; soit cela achève d'aspirer les forces vers l'hôpital de référence (le plus gros) et c'est la mort du service public de proximité.

Ce qui est sûr, c'est que la contrainte financière risque de peser lourd sur la gestion du personnel. Et c'est en cela que l'avenir des petits hôpitaux regroupés dans des communautés hospitalières de territoires doivent être suivis avec vigilance. Si on y ajoute les menaces sur le statut de la fonction publique hospitalière (les autres fonctions publiques sont aussi visées), le personnel a du souci à se faire. Par ricochet, les patients aussi.

Enfin, les psychiatres, Elie Winter (collectif "la nuit sécuritaire") et Denis Fabre (de George Sand), ont attiré notre attention sur la criminalisation des malades psychiatriques. Comme toujours, Sarkozy traite la question comme un simple fait divers. C'est une grave atteinte aux personnes concernées, une insulte aux médecins transformés en juges et gardiens et surtout, cela ne résoud rien.